Droits des Migrants Subsahariens en Tunisie : Une Chaîne de Vulnérabilités

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Yasmine Akrimi
NORTH AFRICA ANALYST

 

La présence migratoire précaire en Tunisie, principalement par sa labeur, est visible à l’œil nu. Les migrant.es subsaharien.n.es sont surreprésenté.e.s au sein des métiers sous-payés. Selon les chiffres officiels, parmi 53 000 étrangers présents en Tunisie, 12 000 sont originaires d’Afrique subsaharienne. Pourtant, institutionnellement, ces migrants ne sont nulle part.

 

Le cadre juridique régissant le travail en Tunisie est basé sur une logique quasi-explicite de « préférence nationale ». Cependant, les étrangers sont loin d’être « égalitairement » discriminés dans l’accès au marché du travail régulier. 

 

Le code du travail, ainsi que l’ensemble de l’arsenal légal régissant l’entrée et le séjour des étrangers dans le pays, restent théoriquement confinés dans une logique binaire liant la perméabilité du marché de l’emploi pour les étrangers au taux de chômage. La Tunisie enregistre constamment des taux de chômage élevés, en particulier chez les jeunes des régions défavorisées. L’absence d’opportunités de travail, ainsi que l’échec du modèle de développement, ont été parmi les principaux initiateurs de la transition politique de 2011. Depuis, le chômage est en constante augmentation, enregistré à 17,8% au premier trimestre de 2021. 

 

En 2017, les migrants subsahariens ne représentaient que 4% du nombre total de travailleurs étrangers ayant obtenu un permis de travail, soit le taux le plus bas en comparaison à tous les autres non-nationaux. Ce taux a atteint les 2% dans les deux premières années suivant la Révolution (2011-12). 

 

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